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NostalGeek
21 septembre 2011

Conférence "Hadopi ou licence Globale" du 13 Septembre 2011

Pour cette rentrée je suis allé assister à une conférence réunissant des acteurs divers autour de la question de l'Hadopi et de la licence globale, des politiques, des citoyens engagés et une personne de la SACEM. Le temps de parole était bien équilibré grâce à une bonne modération. Voici ce que j'en ai retenu :

La licence globale n'est pas une solution idéale car elle permet de rémunérer les oeuvres déjà en place, mais il reste tout le problème du financement de la création. La répartition des recettes peut également avoir des effets de bord imprévus, par exemple si l'on rémunère en proportion de ce que les gens consomment une grande part irait à l'industrie pornographique, ce qui n'est pas forcément le but souhaité.

Il y a deux alternatives pour régler la question du piratage. Aller toujours plus loin dans le répressif, entre autre en demandant aux fournisseurs d'accès de filtrer le contenu qu'ils transportent. Ceci est techniquement possible mais une fois en place se pose la question de son controle. L'état pourra vouloir s'en servir pour son agenda politique quand le groupe du FAI pourra s'en servir pour moduler sa qualité de service en fonction de l'utilisation que fait l'usager de sa ligne, par exemple en rendant lent un service de VOD d'un concurrent.

Une autre alternative consiste à rajouter une exception au droit d'auteur autorisant le partage à but non lucratif pour l'usager. Cette solution me semble sage car elle acte un usage du net maintenant bien installé impossible à défaire sans massacrer Internet. Le financement de la culture se ferait avec une offre légale de qualité ce qui n'est pas le cas actuellement car il est difficile de proposer de nouveaux modèles pour diffuser la musique. Benjamin Bayart donne un exemple marquant : si l'on veut ouvrir une librairie le réseau de distribution nous fournit les livres que l'on veut vendre rapidement. Par contre ouvrir une boutique de musique en ligne est impossible car les catalogues sont vérouillés hors des grandes plate-formes empéchant l'émergence d'acteurs créatifs.

Globalement les intervenants apportaient des éléments intéressants au débat peu importe leur position. Deux par contre m'ont déçu dans le "camp pro-Hadopi" :

  • Eric Walter, secrétaire général de la Hadopi qui nous explique que Hadopi ne compte pas passer à la dernière étape de la riposte graduée avant les élections présidentielles et législatives. Forcément si un couillon fait jouer ses droits et demande à un juge d'évaluer la validité du dispositif ça risque de faire tâche pour la majorité. Enfin sur la partie soutien de l'offre légale, le monsieur nous dit que ça discute beaucoup, qu'il faut "retrousser ses manches" mais est infichu de présenter le résultat de ce travail de réflexion. Dommage.
  • Benjamin Lancar, un jeune pop UMP à la mode qui n'était pas à sa place et se livrait à un exercice de communication politique dans les règles. Au lieu de nous livrer des propositions ou des éléments intéressants sur le sujet du débat, ce que l'on aurait put attendre d'un secrétaire à la nouvelle économie il se contente d'aligner des éléments de langage. Fait amusant, il apporte ses supporters : à partir d'un moment ses interventions se font presque applaudir par une poignée de groupies bien localisés vers l'entrée de la salle avec un enthousiasme déplacé. La version budget des figurants militants pour les déplacements présidentiels. Il n'est pas resté pour les questions, peut-être que les vrais gens lui font peur ?

La vidéo est disponible grâce à Makoto sur son blog (privilégiez le torrent pour soulager son site auto-hébergé ^ ^).

Comme à la fin du débat aucune solution n'émerge vraiment, juste des pistes, j'espère que d'autres seront organisés pour continuer de débrouissailler le sujet.

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